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Aristide et Andromarque: bravo les 2 compères!
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11 mai 2009

Défragmentation.

dimNotre cerveau fonctionne en permanence. N'importe quelle action, n'importe quelle réflexion, n'importe quelle perception, implique un processus cérébral.
En certaines occasions, la pensée réfléchit à sa propre existence ; ou, pour le dire autrement, la logique se pose la question de ses fondements, la conséquence questionne la cause.

Depuis un moment, je me rends compte que mon cerveau fonctionne différemment. Qu'il s'agisse d'un choix (revenant à dire que je stimule d'autres part de mon intellect) ou non n'a pas de pertinence ici.
Si je devais simplifier, je dirais que l'intelligence se divise -sommairement- entre logique et créativité. En ce qui me concerne, je pouvais me considérer comme quelqu'un ayant une intelligence très majoritairement "logique". C'est peut-être moins le cas aujourd'hui, mais, en contrepartie mon intelligence "créatrice" s'est particulièrement renforcée.

Le terme de créativité/création vous paraît peut-être inapproprié ici. Je ne suis pas satisfait des termes que j'utilise, mais il s'agit d'exprimer une idée, et les idées sont souvent fuyantes. Je me permettrai de référer à Flotch (ou Oblomov, il a comme tout le monde plusieurs pseudonymes selon les circonstances et les saisons) pour apporter un peu de clarté. Lors d'une discussion du sujet présentement traité, Flotch arguait que la logique était un prérequis à la créativité, et par ailleurs que la créativité permettait de bâtir de nouvelles logiques, donc se détacher de son fondement. Au final une complémentarité et évolution.
Si l'on considère l'intuition par exemple, il s'agit essentiellement d'une assimilation de concepts ou de situations. Si je prends l'exemple du poker, auquel je joue relativement fréquemment depuis un moment, des décisions qui auparavant nécessitaient un raisonnement logique sont maintenant totalement intuitives. Le nombre de mains jouées, le nombre de situations vécues permet d'assimiler des "patterns", assimilation qui revient à jouer de manière logique sans avoir à solliciter cette logique.
Par ailleurs, la compréhension de la logique elle-même permet de la remettre en cause. On en arrive donc à l'idée de Flotch.

Je discutais aujourd'hui avec une connaissance, qui se révèle être synesthète. Après qu'il m'ait donné quelques liens vers un forum de philosophie et m'ait demandé si j'avais saisi l'idée / concept qu'il exposait (car il est également professeur de philosophie), je lui ai révélé mon doute. Je ne pouvais simplement pas dire si j'avais assimilé. Il me semblait avoir saisi tous les éléments de la démonstration mais de ne pouvoir les remettre en relation logique. Possiblement, j'avais absorbé l'information de manière intuitive, sans pouvoir encore l'exprimer. Mon cerveau imprimait l'information, mais l'exploitait au-delà de la logique, rendant la logique non-pertinente pour reformuler l'information de manière intelligible. La logique et les connections apparaissent alors de façon transcendantale, non traducibles en raisonnement verbaux. Il m'a dit qu'il assimilait les informations (apprendre) de la même façon, ce qui m'a beaucoup surpris.

Il faut dire que cette année Erasmus à Amsterdam a et aura été source d'expériences et de découvertes. Sur moi-même s'entend. Je n'établirai pas un lien de causalité, mais simplement de corrélation, en disant que la consommation de drogues aura été acompagnée d'une perception différente du monde et du moi. En particulier, j'ai pris 5 fois des champignons halucinogènes en l'espace de 10 mois.
La première fois que j'ai pris des Colombian (une certaine variété), j'ai vécu une expérience sinon transcendantale au moins spirituelle. Pendant ce trip, et notamment sur la descente, j'avais l'impression d'avoir saisi des connections, entre la réalité qui m'entoure et moi-même (ou entre différentes facettes de la réalité), qui m'échappaient auparavant. La sensation d'avoir effleuré le vrai.

Aujourd'hui, mon esprit s'amuse, car plus à-même, à établir des connections entre tous les éléments de ma vie. Pour donner un exemple, encore un fois, plutôt qu'exprimer une idée floue: je dois préparer un débat pour mardi. La préparation de ce débat m'apparaît comme la planification d'une partie d'échecs -en temps réel, autrement dit la stratégie, et son corollaire, la tactique. Je ne veux pas dire que je me représente les éléments de mon argumentation comme des pièces sur un plateau, mais plutôt que j'établis une connection entre les deux, le processus "logique" étant le même. Encore une fois, je m'excuse pour les termes utilisés, c'est confus dans ma tête. Ici je parle de logique intrinsèque d'un processus, autrement dit, dans une certaine mesure, son essence. J'utilise parfois logique comme un processus elle-même. Il y a donc plusieurs niveaux dans mon utilisation du même terme ; excusez moi pour le manque de clarté.

En résumé, plutôt que de rester enfermé dans des domaines, des définitions, je crée des liens, resructure l'information que je reçois (ou que j'ai déja) dans une logique qui dépasse la logique. Ma perception de la réalité évolue donc à mesure que je crée des connections mentales entre les choses. Je ne suis pourtant pas capable aujourd'hui de l'exprimer avec autant de clarté que je le vois.
C'est assez bizare, j'ai l'impression de définir, à ma manière, ce que serait l'Idée invoquée par Platon.

Je prends pour conclure une phrase de l'article wikipédia sur le thème de l'idée: "Selon J.-Fr. Pradeau," idéa désigne la réalité ou nature intelligible, quand eîdos désigne la forme de cette réalité, telle qu'on peut la retrouver dans les choses sensibles qui y participent (comme on retrouve la forme du beau dans les belles choses)"" La forme du beau ici n'est paradoxalement pas formelle, elle n'est qu'une marque dans l'esprit qu'on ne peut représenter à autrui. C'est exactement ce que j'essayais, piteusement, d'expliquer au-dessus.

PS: cet article évoque une réalité: j'ai changé. Je n'ai plus autant besoin / envie d'écrire qu'avant. Ce blog a lontemps été alimenté par une révolte, ma révolte sourde et inutile contre le monde, l'absurdité de l'existence, le non-sens global. Cette révolte fait toujours partie de moi, mais elle n'a plus besoin d'érupter comme avant. J'ai compris que gigoter ne servait qu'à se fatiguer, et que travailler à comprendre le monde dans les limites de nos perceptions était immensément plus constructif pour l'esprit. Surtout, réfléchir sur ces perceptions elles-mêmes multiplie les niveaux de connaissance, les organise et les connecte.
Sans cette révolte exubérante, mon inspiration et ma créativité se tournent vers d'autres domaines. J'ai commencé à peindre il y a quelques mois, ce n'est pas un hasard.
J'ai peut-être passé une étape, peut-être pas.
Peut-être sera-ce mon dernier article ici. Dans tous les cas Happybeetle ne sera plus jamais comme avant.


On peut s'en réjouir, s'en plaindre, ou s'en foutre.








Perso, je m'en bats les couilles.

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Commentaires
A
Hobladi hoblada
A
Mais j'essaierai d'en uploader certains.
A
J'ai pas dit que j'en étais satisfait :-)
B
Voyons ta peinture ...<br /> Baltha
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