Dom Juanisme et autres péripéties.
Suis-je un Dom Juan? C'est la question que je me suis posé à la suite d'un message de Picachu, apparemment anodin, mais en fait non.
Premier point commun: je défie le ciel, avec ou sans statue de Commandeur.
Second point commun: j'ai un rapport spécifique à l'amour. Je me suis rendu compte que j'étais capable de tomber amoureux d'à peu près toute fille un minimum attirante. Le seul souci étant que ce sentiment s'illustre par sa précarité. Il y a une semaine, j'ai échangé des regards un tant soit peu équivoques avec une inconnue, dans le métro. Pendant quelques instants, il n'y avait qu'elle qui taraudait mon esprit pourtant fécond dans la profusion intellectuelle à deux sous. Cerise sur le gâteau, elle était accompagné de son copain, et, on aura beau dire, on aura beau faire, c'est quand même un sacré levier fantasmagorique pour moi.
Pendant quelques instants, j'étais pris d'un désir passionnel incroyable, désir bien vite oublié quelques minutes après. Je suis amoureux de toutes dans l'instant, donc je ne suis amoureux d'aucune dans la durée. Passer ma vie avec quelqu'un me paraît une énormité; ou alors il s'agit d'une invitation à l'adultère, ce qui a ses intérêts, convenons-en.
Faisons le compte: aujourd'hui, je peux revendiquer une certaine forme de passion pour elle, elle, elle, elle, elle et elle. Seul problème: je sais que si je couche avec l'une d'elle, elle ne m'attirera plus. La flamme sera éteinte, après avoir atteint un summum.
La passion ne s'incarne que dans le cadre d'une épreuve, qu'il s'agit de mener à son terme. Dès lors, la passion disparaît, assouvie par le sentiment du devoir accompli. D'ailleurs, la passion est d'autant plus forte que les obstacles sont importants: à tout hasard: la distance, kilométrique ou non, et l'adultère.
Bien à toi, El Burlador.