Je vous citerais bien du Cioran, mais je déteste les citations, alors ca veut dire non.
J'ai compris quelque chose. Ce n'est peut-être pas la première fois. Alors disons que ça revient, comme une maladie chronique, et seulement des doliprane dans l'armoire à pharmacie.
Je suis une pierre. Un gros rocher, ou un gravier, peu importe. A votre guise ; à la mienne. Je fais partie du monde, mais je pourrais tout aussi bien m'accoupler avec une brique. Perte des sensations ; des émotions. Dans le même temps, ces obsessions. Il ne reste que ça, lorsque le coeur s'assèche. Je ne désire rien en particulier ; rien de ce monde tout le moins. Parfois j'espère ; en vain. Alors. Je m'accroche à des pensées futiles, convaincu - aveuglement volontaire? - qu'elles sont d'une quelconque importance.
Obsédé par cette fille, puis cette autre, puis autre chose. Et puis ça s'évanouit, comme ça, sans prévenir. Rien ne m'a jamais résisté bien longtemps. Une nouvelle démonstration d'orgueil, mais l'orgueil de la volonté peut tout, et rien du même coup. Coucher avec toutes les filles du monde n'apaisera pas ma colère. La répulsion totale succède à l'obsession la plus envahissante.
C'est merveilleux de se bâtir des illusions. Mais. Cruelle lucidité. Si je m'approche de la vérité, c'est simplement pour constater qu'il s'agit d'un concept vide, parasité par ce néant inhérent à ce que les êtres humains ont intelligemment appelé conscience - ou plutôt fardeau. Jouons avec les concepts, c'est tout ce qui nous reste!
Demain, je mange un train.