Le papillon est une feuille.
Jour 1: Aujourd'hui j'ai fait de l'apnée sans bouée.
C'est ce qu'on appelle un réveil talentueux. On ouvre les yeux, et soudain tout est là. Il n'y a plus qu'à bouger ses doigts en rythme, et tout rentre dans l'ordre.
L'angoisse se manifeste ici principalement par une sensation d'enfermement. Comme un repli démesuré sur soi-même, et la souffrance -physique- qui saisit la poitrine semble plus grande que le monde. La seule solution est de s'échapper de soi, s'échapper de cette pensée, courir, très vite, tout en gardant en tête que ça ne sert à rien et qu'on pourrait tout aussi bien griller des cafards sur le réchaud.
Alors j'hésite encore. Je sais comment ça va finir. N'étant pas capable de me résigner à la résignation, je vais faire quelque chose d'incroyable, de fou, de remarquable, quelque chose qui ne laissera pas indifférent. Si ça passe, alors le monde sera magnifique et on mangera des tulipes.
Si ça casse, j'aurai fait le pas de trop qui m'oblige à en faire un autre, puis encore.
Ou peut-être que cette fois...ça ne marchera pas.