Split second feelings.

Regardez-moi, et dites moi si vous me connaissez.

Qu'est ce que ce blog? Un support d'idées? Une identité virtuelle? Je penche pour la prostitution intellectuelle. Je me donne à vous, parce que j'aime ça, mais je ne donne jamais que ce que je veux. Comme la prostituée du quartier, vous me prenez par tous les trous, mais vous n'avez pas le droit de m'embrasser à temps plein.

Alors je ne suis rien de ce que vous voyez. Et en même temps, c'est bien moi. Qui d'autre? Le concept de l'identité ne signifie rien en lui-même: il ne prend son sens que dans une interaction avec autrui, une interaction des identités. Alors vous ne voyez que les artifices que je vous soumets, saupoudrés de quelques éléments que je considère comme plus "véridiques", mais je ne suis jamais sûr.

Mais même vous, vous êtes part de cette opération de filtrage. Vous prenez ce qui vous intéresse, ce qui vous ressemble, ce qui vous apitoie, ce qui comble votre voyeurisme. Un peu comme au supermarché, ou au carnaval des animaux.

Incessamment mouvante, vous ne l'attraperez pas, mon identité. Et moi non plus. Les tempêtes de mon esprit ne peuvent pas être retranscrites.

Alors je suis une image. Une image modulable, et modulée. Sans le regard d'autrui, sans miroir, l'individu n'est plus.

Quelle pitié que d'exister grâce à l'Autre!

Puissiez-vous voir ce que, même moi, je n'aperçois qu'en retournant mes orbites!

Comments

[Aristide]

Je fais plus de cadeaux que je ne le voudrais.

Mais sinon ça ne m'embête pas, non.

PS: merci.

[elsa]

Un inconnu, comme une variable dans une équation mathématique, et des tagiversions qui passent outre la convenue. Pourtant, j'aime ton blog, Thomas, je viens de tomber dessus par hasard. Je sais pas pourquoi, j'aime tes mots. Tes articulations. Tes tocs de langage. Un façon d'exprimer, sans trop en dire mais non, c'est peut-être trop, car mine de rien, j'imagine ce gars muet dans l'immobilisme à Amsterdam, observateur et dictateur car tu dictes ta propre pensée, et je crois, ne fais pas beaucoup de cadeaux. Malgré tes fautes d'orthographe, parfois incongrues ("est-ce réelle ?"), tu écris formidablement bien, et le "style", c'est la clé, comme chez tous les écrivains que j'aime. Les nouveaux médias ne sont pas pires que les sacrés - le lecteur reste toujours anonyme. Je continuerais à te suivre, ça t'embêtes pas ? Je suis pas d'accord à 100% pour tout, et des fois je comprends même pas où tu veux en venir, mais c'est ça le meilleur. C'est la musique dans tes phrases.

[Aristide]

Je n'ai pas dit le contraire ;-).

Bonne soirée de même.

[Lidia]

Dans un blog ou autour d'une table face à toi, le "problème" serait le même, personne pas même toi ne pourrait prétendre te deviner entièrement.
Pas besoin d'un blog pour être véridique ou pas...
Bonne soirée Ari.